JAZZ HOT n°649 juin 2009
SELECTION
Antoine PINILLA-MUNOZ trio
THROUGH
RAY’S SOUL
Ray’s
mood, Through Ray’s soul, Rockhouse,
I
can’t stop loving you, Mary Ann and her suite
America
the beautiful, Sweet eyes,
Sweet
sixteen bars, It had to be you.
Durée 51’09
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Voilà un pianiste
singulier. Un passionné monomaniaque comme il en existe quelques-uns. Antoine
Pinilla-Munoz vit dans le sud de la France et a débuté une carrière
professionnelle sur le tard. Il est fan de Ray Charles depuis ses 15 ans.
Cela fait donc presque cinquante ans qu’il fréquente sa musique dont il a intériorisé les accents et les
subtilités.
Car le pianiste
ne verse pas dans l’imitation, il livre un hommage fidèle, humble, une
lecture dépouillée du répertoire de Ray Charles qui respecte l’esprit
du Genius et dont l’intérêt réside dans ce format trio instrumental,
qui n’est pas couramment utilisé pour cette musique, pour lequel des
arrangements spécifiques ont été écrits.
L’album
s’ouvre sur une composition, « Ray’s Mood », qui porte
remarquablement son nom. Loin d’être un simple ersatz, ce morceau très
‘’blues’’ fait référence au premier Ray Charles,
celui de « Ain’t That Fine », encore sous l’influence
prédominante de Nat King Cole. Suit une deuxième composition « Through Ray’s
Soul », une jolie ballade, également bien dans le ton, et dont Pinilla a
emprunté l’introduction au Genius (tirée de « A Song For You »). Ces
deux compositions constituent une audace qui aurait pu plomber l’album
mais qui au contraire, nous aide à rentrer dans l’univers de Pinilla,
soulignant tout son talent. Les autres titres de l’album sont soit des
standards appartenant au répertoire de Ray Charles, soit des originaux qui
tiennent davantage du réarrangement que de la composition(« Mary Ann and Her
Suite »).
A l’image de son premier opus(Jazz
Hot n°606), Pinilla se démarque par la singularité et l’éxigence de sa
démarche : plutôt que d’aligner les tubes les plus populaires de Ray
Charles, il s’est d’abord préoccupé de la cohérence de ses choix. Ce qui lui permet
d’aboutir un album homogène sans être uniforme. Un disque-hommage à
vingt coudées au dessus des prestigieux tributes rassemblant les stars du
showbiz. Passé au panthéon du jazz, Ray Charles n’a pas fini
d’inspirer les pianistes, et les musiciens en général, à l’instar
de Duke, Basie ou monk.
Souhaitons qu’ils soient tous
aussi bien inspirés qu’Antoine Pinilla-Munoz.
Jérôme PARTAGE
LES NOUVEAUX DISQUES
SOUL BAG N°194 Mars 2009
Antoine
PINILLA-MUNOZ trio
THROUGH RAY’S SOUL
Ray’s mood, Through Ray’s
soul, Rockhouse, I can’t stop loving you, Mary Ann and her suite
America the beautiful, Sweet eyes, Sweet
sixteen bars, It had to be you.
* * * * (excellent !)
Plus de huit ans après avoir enregistré
‘’The Ray’’, son premier CD d’hommage à Ray Charles
(S.B.176), le pianiste Antoine Pinilla-Munoz livre ce second volume consacré au versant instrumental de
son inspirateur majeur, toujours dans le même sobre contexte du trio. Ce long
délai témoigne à quel point Pinilla-Munoz a tenu à peaufiner ce nouveau
recueil, le soin qu’il a apporté aux arrangements, à la mise en place
et à l’enregistrement. Et les résultats sont là : les
accompagnateurs, Romain Delorme (b) et Lionel
Martinez (dm) ‘’font corps’’ avec leur leader,
et la restitution sonore des instruments est superbe.
Avec toute entreprise de ce type
(l’hommage d’un musicien à un autre jouant du même instrument),
la question qui doit immanquablement se poser est celle de donner la
prééminence à la lettre ou à l’esprit ? Après avoir remarqué que,
dans ce cas précis, la première option constitue le contraire d’une
formalité, le constat qui s’impose c’est qu’avec
Pinilla-Munoz nous avons résolument les deux. Car voici un musicien rare qui
peut se permettre aussi bien la gageure de donner une relecture d’une
stricte fidélité de Sweet sixteen bars,
ce ‘’blues sanctifié’’ de Ray Charles qui représente
la quintessence de son art au piano,
que d’accommoder brillamment à sa manière des éléments disparates de la
musique du Genius, comme il le fait par exemple dans Mary Ann and her suite, arrangé en plusieurs mouvements , chacun
avec son identité rythmique propre.
Tout au long de ce CD, Antoine
Pinilla-Munoz accomplit couramment l’exploit de
‘’parler’’ le langage pianistique de Brother Ray. Il
a su ‘’capturer’’ les foisonnantes subtilités de son
jeu, et jusqu’à la plénitude de son toucher si particulier, tour à tour
percutant ou caressant les touches…
Passé le premier réflexe, celui du
‘’quiz’’ involontaire que suscitent les nombreuses
citations, on s’abandonne à cette belle et poétique évocation,
d’une touchante sincérité.
Joël DUFOUR
SOUL BAG Septembre 2004
Il convient tout d’abord d’indiquer ce que ce disque
n’est pas: cet hommage à Ray Charles n’est en rien une
publication opportuniste destinée à capitaliser sur l’évènement de la
disparition du Génius. D’ailleurs, son enregistrement remonte à
octobre 2000. D’autre part, si son auteur travaille à un second
volume, sa décision a été prise, là encore, bien avant que ne furent
connues les premières rumeurs inquiétantes sur la santé de Ray Charles.
Fan de Jazz dès l’age de 7ans , Antoine Pinilla-Munoz découvre, alors
qu’il a 15 ans (en 1961), la musique de Ray Charles avec le blues A
fool for you. C’est le début de la passion d’une vie. Près de
quarante ans plus tard, alors qu’il est lui-même devenu pianiste de
Jazz, il décide d’enregistrer en trio un hommage à celui qu’il
appelle volontiers son maître, en reprenant quelques thèmes connus mais une
majorité de relativement obscurs enregistré par Brother Ray sur une vaste
période (1950-1976).
Alors que beaucoup de pianistes rendant hommage à Ray Charles ont donné une
version simplificatrice de son jeu, Pinilla-Munoz a, lui, su
remarquablement assimiler le riche et complexe idiome pianistique du
Genius, et il le démontre ici avec brio. Fidélité à la lettre, mais aussi à
l’esprit, comme en témoigne son traitement des pièces pour lesquelles
il n’existe pas d’ « enregistrement de de référence », Ray
n’en ayant donné que des versions vocales, comme Georgia, Love is
here to stay, She’s on the ball ou Summertime (à l’exception
pour cette dernière d’une courte version à l’orgue). Ray
Charles lui-même ne s’y était pas trompé, qui avait déclaré à
l’écoute de ce disque :
« C’est le plus authentique hommage qui m’ait été rendu durant
ma carrière. »
Joël DUFOUR
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" Ce CD est une première. C’est le plus
authentique hommage qui m’a été rendu durant ma carrière ".
Ray Charles / Jean Pierre Grosz
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" I enjoyed this CD very much. Alot of swing.
Great ! "
Allegrat
STUART
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" C'est un
régal ! l'âme de Ray Charles est constemment présente dans cet album. Le
trio sonne à tel point qu'en fermant les yeux, on s'y méprendrait... Ce
disque a déjà sa place aux côtés de mes préférés".
Patrick KRYSZAK
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" C'est du pur Ray Charles dans
l'esprit. Il n'y a pas de pianistes européens que je connaisse qui se
frottent à ce style".
Philippe LeJEUNE
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JAZZ HOT
N°606 décembre 2003
« En enregistrant cet album en hommage à Ray Charles,
Antoine Pinilla-Munoz va à l’encontre de la démarche dominante
actuelle des musiciens français. En effet, depuis de longues années, il est
de bon ton, voir encouragé, de soutenir que le jazz doit se libérer de sa
tutelle américaine. Et de produire une musique européenne improvisée
souvent insipide et sans réel intérêt.
Ici le musicien reprend quelques thèmes emblématiques d’un très grand
musicien de jazz, d’un artiste majeur de la musique afro-américaine
de toute l’histoire musicale du XXème siècle : Ray Charles
« …L’artiste qu’il était a définitivement choisi,
ces dernières années, la vie de musicien professionnel dans le sud de la
France. Comme il est neuf dans son nouveau métier, qu’il a choisi par
passion, Antoine Pinilla-Munoz a conservé l’enthousiasme des
adolescents, ce qui n’est pas pour déplaire, et surtout sans donner
une vérité à ses interprétations. Le répertoire sélectionné n’est pas
racoleur : « Georgia » certes (comment y échapper si
l’on entend rendre hommage à Ray Charles?), mais aussi et surtout des
thèmes moins connus, pour musiciens, empruntés à des albums connus des
seuls spécialistes du « pianiste » («Doodlin’, The
ray… »).
Et c’est en cela que la démarche est intéressante et louable :
le pianiste entre dans la matière, l’expression musicale même du
chanteur. Car le pianiste Ray Charles est d’accès difficile :
l’articulation rythmique de ses phrases, ses « gimmicks »
musicaux sont subtils. Et le bougre (A.Pinilla-Munoz) ne s’en sort
pas si mal.
Aussi, n’est-il pas étonnant, quand on le connaît un peu, que Ray
Charles ait été touché qu’un musicien français se soit attaqué à
« sa musique » et lui ait envoyé de son œuvre de ses débuts
une image qu’il ne reçoit habituellement pas. Il est accompagné dans son
entreprise par des musiciens locaux. Matthieux Garreau (dm) Est un
accompagnateur attentif. Eric Berquet (b) a un réel sens du jazz. Quant à
J.Marc Fouché (b), 38 ans et membre du philharmonique de Montpellier, il
prend de manière évidente plaisir à jouer cette musique.
Un album frais, un musicien à découvrir. Félix W. Sportis
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Pinilla-Munoz Antoine Pianiste de Jazz
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Contact : Tel 04 11 75 80 25 / Mobil 06 63 47 44 38
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